Au coeur d’une maison du vieux village
Comment ne pas être attiré par son bel escalier extérieur ? Cette maison recèle bien des secrets. Chaque niveau avait son usage.
Des décorations d’origine religieuse
Les éléments de décoration portant des signes religieux et un chapiteau à feuilles d’acanthe sont des récupérations, peut-être du cloître de l’abbaye de St Guilhem le Désert.
La maison s’élève sur trois niveaux
Figure emblématique et bien connue des amoureux des Matelles, cette magnifique maison est située dans la partie la plus récente du vieux village et fut donc construite au début du 15ème siècle. Elle était à l’intérieur de la troisième enceinte ; celle-ci fut ouverte en 1836 d’où le nom de « Porte de la Brèche ».
Au niveau de la rue, on trouve une grande pièce voutée en pierres avec deux petits fenestrous (petite fenêtre). Celle-ci était utilisée pour les travaux agricoles puisqu’on y a retrouvé une cuve pour fouler le raisin, dont les carreaux étaient en terre vernissée. Un petit espace était utilisé pour élever des poules.
Notre regard est attiré par le mur du fond, mitoyen de la maison voisine, dont les pierres ont disparu et ont été remplacées par du ciment. En effet, au moment des guerres de religion (XVIème-XVIIème), cette partie basse du village était la plus vulnérable. Donc, des ouvertures ont été pratiquées entre les maisons et ainsi les habitants pouvaient aller se réfugier dans la partie haute du village, en passant d’une maison à l’autre.
Une chaise dans la cheminée du premier étage
On accède au premier étage par un escalier extérieur accolé à la façade. C’est l’espace de vie. La cheminée y occupe tout un pan de mur. Une personne, souvent la mamette (grand-mère), y était assise sur une chaise basse.
A côté, un petit espace vouté servait à entreposer le bois. Une pièce attenante devait servir de chambre.
Au deuxième étage, la réserve
Le deuxième étage, accessible par un escalier de pierre, était un lieu de réserve. Un petit fenestrou laissait entrer la lumière. C’était l’espace où l’on conservait les céréales, la paille…On a pu y éduquer des vers à soie jusqu’à ce qu’ils forment leur cocon.
Les magnifiques chéneaux en tuiles vernissées jaune et vert ainsi que la grande jarre jaune qui se trouve à l’extérieur de la maison, et qui servait pour les réserves d’huile, doivent provenir très certainement de St Jean de Fos. La production y a commencé au XIVe.
Les éléments de décoration portant des signes religieux et un chapiteau à feuilles d’acanthe sont des récupérations, peut-être du cloître de l’abbaye de St Guilhem le Désert. En effet, ce cloître haut fut détruit lors de la Révolution française. Des éléments ont été réemployés, et une grande partie est conservée aujourd’hui au musée des cloîtres de New York.
Une maison typique, source d’inspiration
Comme c’est le cas pour de nombreux artistes, les aquarellistes trouvent aux Matelles une belle source d’inspiration au coeur du vieux village. Qu’il s’agisse d’amateurs éclairés ou de débutants, les vieilles pierres chargées d’histoire du vieux village ne peuvent les laisser indifférents.
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