Si les ponts des Matelles m’étaient contés

Le Lirou, notre rivière, ne coule pas souvent. Mais quand cela lui arrive, fortement grossi en amont du vieux village par son affluent la Déridière, il n’est plus possible de le traverser à gué.

Un premier pont … à péage

Aux XIIème-XIIIème siècles, l’évolution économique rendit nécessaire la construction d’un pont. Un premier a été construit vraisemblablement déjà au 13ème siècle.

Vraisemblablement au passage du pont, un péage était perçu aux Matelles comme l’indique un document de 1266. Péage certainement au profit du seigneur-comte de Montferrand qui l’avait fait construire.

Situé à 15 mètres en amont de la Rue Droite, ce pont se terminait après l’actuelle statue de la Vierge.

Massif, en pierre, il comportait une pile (dont la fondation est encore visible) à 3 mètres de la rive gauche. Il abritait une fontaine sous son parapet aval de la rive droite.

Dessin réalisé vue vers l’amont, fontaine dans la niche de la rive droite, pile décalée vers la rive gauche.

Représentation du niveau atteint par le Lirou lors de l’inondation de 1933. La décision de créer un 3ème pont était une évidence.

Comme on peut le voir sur ce dessin d’Amelin qui date de 1834, cette fontaine deviendra un puits. En savoir plus sur Jean-Marie Amelin.

Puits surmonté par la statue de la Vierge vers 1870 mais encore longtemps utilisé. Ce premier pont était étroit et ses accès malaisés aux charrettes, ce qui décida les Matellois à construire un deuxième pont à partir du 15 juillet 1856. Le premier, en mauvais état, fut démonté après décision prise en conseil municipal du 7 mai 1865 pour éviter son possible effondrement avec risque d’embâcle et d’inondation.

1856 – Construction d’un deuxième pont

Le deuxième pont, situé au même endroit que l’actuel, toujours en pierre, comportait une pile centrale (donc deux arches). La construction de cet ouvrage s’aligna à la nouvelle route de Saint-Mathieu-de-Tréviers ouverte en 1851 (actuelle Avenue du Val de Montferrand). Les constructions nouvelles se firent de part et d’autre de l’axe du pont mais on démolit aussi pour cela une partie du bâti pour élargir la nouvelle voie rejoignant la route de Ganges.

Lors des épisodes méditerranéens, des arbres bloqués par cette pile créaient des embâcles bouchant le passage de l’eau. D’autant plus que le parapet du pont, massif et en pierre, formait aussi un barrage. Le village a donc été plusieurs fois inondé, notamment en 1862 et 1933. Les niveaux sont visibles sur la façade de la mairie et aussi à l’intérieur de celle-ci.

1934 – Le troisième pont

Le troisième pont a été construit après l’inondation de 1933. C’est le pont actuel avec une seule arche, donc sans pile, plus haut que le deuxième et sans parapet massif.


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